Du coût d’un cheval

Se renseigner avant d’acheter, trop peu de gens s’en donnent la peine donc si vous tombez sur cet article, rappelez vous de l’adage « un homme averti en vaut deux » !

 

Voici les divers montants et frais auxquels on peut s’attendre quand on achète un cheval, en fonction des cas de figure.

 

Ce sont des prix moyens, ni les meilleurs marché issus des « bons plans » ni les plus cher (véto spécialisé etc) pour un cheval de taille normale de 500 kg (ni poney ni cheval de trait) et je référence pour l’exemple mes montants via des liens vers internet avec lesquels je n’ai aucun rapport.

 

J’ai classé les frais dans leur ordre d’arrivée : achat- alimentation et hébergement- frais divers - problèmes

 

Prix d’achat d’un équidé en 2022 :

Je précise en 2022 car depuis le confinement COVID le prix des équidés a explosé... )

Mini shetlands : entre 50 eur et 350 eur

Poney adulte de loisir, sans aptitude particulière : 1.500€

Poney adulte, débourré, brave pour enfant, avec qques aptitudes de sport : 4.000€

Cheval de loisir, débourré, sans aptitude particulières, brave : entre 1.200 et 3.000€

Cheval de sport, avec aptitudes, sans tare : de 4.000€ à xx.xxx€

 

La destination et les aptitudes d’un cheval font son prix, par exemple pour un cheval de saut d’obstacle, au plus un cheval saute haut, bien et vite, plus il sera cher.

 

L’âge est un critère important, entre 3 et 10 ans un cheval est considéré comme « jeune » càd avec avenir, au-delà de 15 ans son prix va fortement chuter sauf éventuellement s’il est considéré comme « cheval professeur ».

 

Autre critère important dans le prix : la race et la robe (couleur).

Question de mode en grande partie, les ibériques et Franches Montagnes sont à la mode en ce moment, on en trouve donc rarement en dessous de 7000 eur, surtout si ils ont un pédigree.

Les couleurs spéciales sont aussi très recherchées (palomino, pie, appaloosa etc… )

 

A part ceux de race ou avec un bon potentiel génétique, les poulains sont souvent très bon marché : de 150 eur à 1000 eur car il faudra attendre leur 3ème année pour les monter (donc 3 ans d’entretien sans savoir ce que vaudra le cheval une fois débourré)

Les réformés de courses de trot ou galop sont aussi abordable, mais nécéssitent une reconversion. 

Le commerce se passe souvent entre particuliers : http://www.2ememain.be/equitation/chevaux-poneys/  

Via les manèges, Via des marchands de chevaux de sport reconnus Stephex

Via des marchands de chevaux (autrefois appelés maquignons) http://www.pagesdor.be/marchands-de-chevaux/

Les marchands donnent la plupart du temps une « garantie » on peut échanger le cheval s’il ne convient pas au bout de quelques jours.

 

Frais de garde et d’alimentation :

 

Basiquement le cheval au boxe a besoin : de foin (2 kg par 100kg de poids vif par jour) de paille ou autre litière, d’un peu de nourriture céréales. Soit pour ces 3 postes environ 80 eur / mois

 

Mais cela n’est possible que si on a la place chez soi. Pour tous les autres cas de figure il faudra compter EN PLUS la location d’une prairie ou d’un boxe vide dans un manège.

 

Quand on dispose d’une prairie, l’herbe va faire baisser le budget alimentation pendant les mois d’été car le cheval pourra s’en contenter (de mai à septembre) à condition d‘avoir 50 ares par cheval minimum, à défaut, il faudra complémenter avec du foin à raison de 1 eur / jour.

 

On trouve des « pensions prairie » à partir de 75 eur/mois (herbe seule) mais on ne peut souvent pas y rester l’hiver ou alors en enfermant le cheval dans un boxe sans accès extérieur pour ne pas compromettre la pousse de l’herbe de la saison suivante. Ce qui va à l’encontre de son bien être.

 

La solution « prairie » est donc la meilleure marché mais elle ne convient qu’aux chevaux de balade, si le cavalier a besoin d’infrastructures pour travailler son cheval pour une destination plus sportive (piste, douche) il devra aller dans un manège.

 

Par ailleurs cela demande un gros investissement en temps : on devra passer une à deux fois par jour voir son cheval, mettre paille foin eau, vider la litière régulièrement, entretenir la prairie si on en a une : engrais, désherbant sélectif, vérifier les clôtures car si le cheval s’enfui c’est la catastrophe !

 

Le cheval est un animal grégaire, il n’aime pas rester seul, idéalement il faudrait toujours qu’ils soient au moins 2 d’abord pour son bien être et aussi car pour éviter qu’il s’enfuie quand passent des congénères en balade par exemple…

 

Enfin, il faudra trouver et transporter au meilleur prix du foin et de la paille chez les fermiers voisins, trouver à se débarrasser du fumier une fois par an ou plus souvent si on n’a pas d’espace de stockage.

 

L’aménagement de départ d’une prairie de 1 hectare coûtera 2000 eur (abri, clôture, électrificateur)

 

Mais le plus difficile, c’est de trouver la prairie !

 

Car tout le monde en cherche, mais peu sont à louer. Les fermiers en ont besoin pour y mettre des bêtes ou faire du foin, et les propriétaires de beaux terrains préfèrent les donner à louer aux fermiers car ceux-ci sont connus pour mieux les entretenir qu’un particulier (question d’équipement : hersage, ébousage, désherbage nécessitent du matériel et un tracteur…).

Ne restent que les terrains appartenant à des propriétaires qui ont peur du bail à ferme ou des petits terrains (à bâtir bien souvent) qui n’intéressent pas les agriculteurs car trop petits.

Quant à acheter, même problème : plus d’acheteurs que de vendeurs…

 

 

Celui qui n’a donc pas le temps ou l’endroit pour mettre son cheval doit se tourner vers les manèges ou écuries privées (la différence entre les 2 c’est que les manèges ont des chevaux « de manège » et proposent des leçons à des non-propriétaires de chevaux).

 

Ici tous les prix et formules existent :

 

Location de boxe vide (souvent autour des 120 eur) : la personne dispose du boxe et des infrastructures mais doit apporter litière, nourriture et s’occupe de nourrir et entretenir le cheval.

 

Pension sans service : tout est fourni par le manège sauf le curage du boxe, au prix de la main d’œuvre ca permet au manège de se passer de palefrenier et de baisser la pension de 50/70 eur par mois environ.

 

Demi-pension : on sous-loue son cheval à un demi-pensionnaire qui en disposera la moitié du temps comme si c’était le sien en participant aux frais du cheval. Mais c’est difficile à trouver et il faut avoir envie de partager son cheval !

 

Le prix de la pension va surtout varier en fonction des infrastructures : taille et nombre des pistes (intérieures, extérieures) présence de douche, solarium, rond de longe, marcheur automatique….

 

Certains fermiers se diversifient et prennent des chevaux en pension (en ignorant la TVA…) ils proposent souvent des pensions « complète » à prix plancher à 150 eur , idem certains particuliers, ce sont les prix les moins cher que l’on trouve.

 

En moyenne dans les manèges et écuries, le service complet sera proposé à 350 eur http://www.quefaire.be/annonces/pension-202.php4

 

Les manèges les plus « huppés » tournent autour des 650 eur. Tarif La Chevalerie

 

Il faudra veiller à trouver un manège qui dispose de prairies, rien n’est plus triste qu’un cheval privé de ses besoins élémentaires de rapports sociaux et d’herbe fraiche !

 

Frais obligatoire pour garder le cheval en bonne santé :

 

Vaccin grippe tétanos (rappel annuel) : visite véto + vaccin 50 eur 

Vermifuge (2 fois par an) : 25 eur / pièce en moyenne selon la molécule choisie

Dentiste : visite annuelle 130 eur

Parage : min 4 fois par an 35 eur/parage

RC familiale avec extension cheval : de 0 à 50 eur selon assureurs

 

Frais non obligatoire (mais parfois utiles) :

Ostéopathe équin : visite annuelle ou plus si nécessaire : 100 eur la visite

Vaccin Rhinopneumonie (se fait en + de l’autre) : 25 eur

Ferrage : toutes les 8 semaines 80 eur en remplacement du parage Tarif officiel maréchalerie

Assurance tous risques cheval (sorte de mutuelle pour tous les cas chirurgicaux) : 150 eur /an

Assurance cavalier : 26 eur / an

Quand rien ne va :

Visite véto sans médication ni traitement ou radios : +/- 40 eur

Traitement coliques (principale cause de mortalité chez le cheval) : entre 100 et 300 eur et si ça ne passe pas => chirurgie ==> 6000 eur

Radios (boiterie) : 100 eur la radio

Le matériel et les + :

 

A l’achat du cheval on va en général adjoindre la panoplie des accessoires indispensables : licol, corde, brosses, bridon, selle ,tapis de selle, guêtres, couvertures, produits de soin divers……

le budget est illimité ! Decathlon

 

Les compléments alimentaires sont très en vogue et on y dépense des fortunes Compléments alimentaires

 

Enfin il y a les leçons, les inscriptions aux concours ou randonnées, les stages, etc, etc… cette activité est un puits sans fond ;)

 

Ma conclusion :

 

Trop de gens achètent un cheval sans se rendre compte des implications : ils vivent longtemps (26 ans en moyenne) et parfois plus de 10 ans après leur mise à la retraite, les chevaux les plus exposés à l’abandon sont les vieux, puisque devenus inutiles, on pense leur offrir une retraite en prairie puis on se rend compte que les années passent sans que l’on ai encore l’impression de « profiter » de son cheval alors qu’il coûte en temps et en argent…

 

Les parents offrent souvent un cheval à leur pré-ado qui s’en désintéresse une fois que les sorties, la vie sociale, les études prennent le dessus. (on trouve des « A vendre cause études » plein les annonces)

 

Donc, à moins d’un fort attachement à l’animal lui-même plutôt qu’au loisir qu’il représente, le « budget cheval » passe à la trappe en cas de coup dur (divorce, crise économique…).

 

Par manque de moyen ou « parce que les enfants ne s’en occupent plus » on revend le cheval ou on essaye de le donner si sa valeur marchande est négligeable. S’il est dans un pré, on laisse passer quelques jours sans aller le voir, comme il a l’air de bien s’en sortir seul on laisse passer plus de jours et pour finir, plus personne n’y va…

 

Dans les manèges on a moins la possibilité de laisser tomber son cheval car il faut aller le sortir du boxe (normalement quotidiennement mais en pratique certains chevaux passent des jours entiers entre 4 murs sur 9m2 )

Si abandon il y a, le gérant de l’installation le voit plus rapidement et peut agir : rappeler à l’ordre le propriétaire, faire vendre le cheval, l’utiliser dans le manège…. Les cas les plus dramatiques sont ceux où les propriétaires sont aux abonnés absents et les papiers du cheval irrécupérables : le cheval ne peut plus être vendu qu’à un maquignon pour l’exportation puisqu’en Belgique il ne pourra être revendu sans ses papiers, son sort est alors compromis…

 

Enfin, avoir son cheval à la maison n’est pas le meilleur calcul si on souhaite en profiter pleinement car il coûte certes moins cher mais, au final, on passe beaucoup de temps aux tâches ingrates et peu à le monter : l’hiver, sans défouloir (piste) il sera infernal, couvert de boue en permanence et on ne le montera pas, on l’entretient donc la moitié de l’année pour rien, ce qui ramène l’heure d’équitation au même tarif que ce qu’elle couterait dans un manège…

 

Notre cas particulier au Paddock Paradise :

 

Parce que je ne voulais pas d’une écurie où les chevaux restent enfermés dans 9m² pendant 167 heures par semaine.

Parce que je voulais abolir cette conception anthropomorphique qui consiste à leur refuser les contacts sociaux qui sont dans leur nature.

Parce que je voulais des clients qui aiment leur cheval et non l’équitation, comme moi.

 

On a lancé une écurie où les chevaux vivent en liberté et en troupeau 24h/24h toute l’année. Combinant les avantages d’une pension prairie avec les infrastructures et les services d’une pension manège, cela nous permet d’avoir un tarif de pension abordable (250 eur TVA comprise en 2022), chaque type de frais est réduit par l’utilisation des achats groupés (visites véto, vermifuges, parages, ostéopathes, dentistes…)

 

On peut donc dire qu’en moyenne chaque animal revient à son propriétaire environ 275 eur par mois et ont la satisfaction de savoir que leur cheval a le mode de vie pour lequel il a été conçu et en profitent toute l’année.

 

Depuis notre démarrage en 2011, bcp d’autres écuries actives, equipistes et paddock paradise se sont développés en Belgique : Paddocks Paradise en Belgique

Et en Europe, nul doutes que les mentalités évoluent dans le bon sens !

 

A propos des puces (pas les bestioles) :

 

Voici le site de la Confédération (voir section identification) http://www.cbc-bcp.be/

 

Il faudrait attirer l’attention des gens sur deux ou trois points au niveau de l’identification des équidés en Belgique car ce n’est pas une info disponible au « tout venant » et si un professionnel n’explique pas concrètement les différents aspects et implications de la puce, les acheteurs se laissent souvent avoir et achètent un cheval soit

 

  • non pucé =>100 eur de frais pour l’identification
  • dont les papiers viennent de l’étranger et doivent être réencodés à la CBC => 45 eur de frais + une visite véto pour vérifier l’identité du cheval
  • dont les papiers d’importation sont inexistant ou insuffisant => 45 eur de frais de prise de sang + procédure admin
  • pucé mais sans carnet è procédure complète d’identification moins puce
  • pucé, avec carnet mais l’ancien propriétaire n’a pas libéré la mutation => tracas administratifs

Sans compter que tant que la situation n’est pas régularisée, ils ne peuvent pas revendre le cheval (pas sans berner l’acheteur suivant en tt cas)

Enfin, l’implication du statut « dans » ou « hors » chaine alimentaire :

 

Quand un cheval est inclus dans la chaine alimentaire, certains traitements médicamenteux lui seront interdis, le vétérinaire doit tout noter dans son carnet pour respecter les délais d’attente éventuels. En pratique, peu de vétérinaires demandent à voir le carnet pour vérifier le statut avant de procéder à un traitement, mais ca s’améliorera surement avec le temps.

 

Un cheval exclu de la chaine alimentaire perd « de facto » sa valeur marchande de base, son prix au kilo pour l’abattage. En théorie du moins car une fois passée la frontière belge, un tas d’abattoirs à l’étranger (pays à vérifier) les accueilleront à bras ouvert… des propriétaires de bonne foi pensent « sauver » leur cheval à tout jamais en cochant la case du formulaire « exclusion définitive de la chaine alimentaire » vaste fumisterie car on retrouvera sans problème ces chevaux dans les friteries belge sous forme de « saucisse cheval » , eux et tous les traitements qu’ils ont pu recevoir (phénylbutazone etc…), ils auront juste parcouru énormément de kilomètres pour mourir ☹

 

Les marchands peuvent en profiter pour acheter à vil prix ces chevaux, les propriétaires ne se rendant comptent de l’implication de leur choix que qd ils veulent se débarrasser de l’équidé.

En théorie, les chevaux non identifiés sont censés être exclus d’office de la chaine alimentaire. Mais ce ne semble pas inquiéter les marchands… comme Delcourt d’Ogy qui les dépiautait dans son garage pour revendre la viande en noir…

On peut encore creuser ce sujet à l’envi…

Voilà ! L’objectif de ce document est de faire savoir à quoi il faut s’attendre quand on achète ou reçoit un cheval, j’ai essayé d’être objective ;) 

Laurence